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« Viens et vois » - SAUVÉS PAR LE KONG

« Viens et vois »

 “Viens et Vois” publié !
Trait d’UnionMagnum Photos, Sauvés par la Poésie / Sauvés par le Kong sont très heureux de s’associer pour vous offrir chaque mois une nouvelle page de poésie visuelle. Sur invitation de Trait d’Union, la prestigieuse coopérative photographique Magnum Photos sélectionne tous les mois pendant une année, une photographie issue de ses archives sur la thématique de l’Asie. Sous la plume de Sven Larsonn, Sauvés par la Poésie s’en empare poétiquement et vous en propose une transcription en rythmes et en rimes.
PHOTO de Chien-Chi Chang / 1999. The Track stewards check the race course

« Viens et vois »

 

« J’ai considéré une autre vanité sous le soleil »

Ecclésiaste, Ancien Testament 

 

« Et j’entendis un des quatre animaux qui disait comme d’une voix de tonnerre: Viens et vois »

Apocalypse de Saint Jean

 

Il y avait Happy Valley

Des cavaliers d’apocalypse

Dont les casaques faisaient strier

Des badigoinces devenues lips.

 

Ils étaient trois, de dos, je crois,

Aux alentours les portes de l’Enfer, ce sont ces bouches qui s’indiffèrent, tu vois. 

 

Dans ces prodromes

d’hippodrome, les clameurs déclamaient.

Il y avait des vivats lourds des vivats contre des vivats pour qui s’éventraient, des vivats sourds et des « encore » qui dans l’arène débaroulaient.

 

Blanc et Beau je les suivais,

Je présumais Immaculé

Que cette orgie immense

Avait pour Maître et foi

Argent Sommante et Trébuchante,

Une Hydre hiatus roi.

 

Pan était là pétaradant

Au lieu de jouer sa flûte.

 

Chevauchées flash, quidams hurlant,

D’hypotyposes en scènes cravaches,

De bières à bulles en ventres à chips,

Tous alléguaient l’apothéose

Tout annonçant l’apocalypse.

 

Tous finiraient presqu’en vapeurs,

Presqu’édentés, croquant des cœurs

D’armaggedons, de côt’lettes ribs,

D’anacoluthes.

Se résolvant six pieds sous cendres

dans des tonnerres d’applaudissements

A dévorer des salamandres

Et des satyres en rut.

 

Viens et vois.

Hieronymus qui peint

les cathédrales en feu

Dans le Jardin Délices

Des déluges délicieux.

Viens et vois.

Horresco referens :

Don Juan mise dans la huit,

Horace remise dans la nuit, Casanova recommande, tous recommencent,

Chevaux hennissent, hippocampes à bride abattue

Chevaux hennissent, ce bruit universel, tous le nourrissent.

 

Poussières de vie,

fragments d’atomes,

tout n’est qu’ivresse giratoire,

Et du pareil au mercredi

les chevaux courrent

Sans nulle échappatoire,

Et du pareil au mercredi

Que de créer une boucle

Et simuler l’Espoir.

 

Il y avait Happy Valley

Des cavaliers d’apocalypse

Dont les casaques faisaient strier

Des badigoinces devenues lips.

 

Ils étaient trois, de dos, je crois,

Aux alentours les portes de l’Enfer, ce sont ces bouches qui s’indiffèrent, 

viens et vois.


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