en couverture du magazine @traitdunionfr ; sublime photo noir et blanc de Mengli, 16 ans, qui m’a inspiré ce poème… @kucciboi

Décidément l’alignement des planètes dans la constellation du Taureau aura tenu toutes ses promesses depuis samedi. Merci @catyamartin tu as fait deux heureux.

J’aimerais retrouver ce monsieur pour lui tendre la couverture et lui dire qu’il est beau. J’instingue de ce pas !

« Diogène endimanché ***

« Ôte de toi de mon soleil »

Ville épuisée de pixels, vois le poète assis

Qui ne quémande ni crécelles ni…

– Y’avait des taxis rouges comme des notes de musiques, Hong-Kong de nuit comme une partition, et puis petit matin le tout potron-minet où les sphinx de gouttière vont me miauler en main.

Et puis j’ai tout perdu, et elle.

Il respire et les murs

S’étreignent en lui, lui font mal,

Moult contractures, une taffe,

Des palissades, petites,

Qui lui strient

Sourdes, agrafes,

En mal

Qui détruisent son dos.

Lancinante

La mélodie

Qui tous les

matins le strie.

Son pied bandé lui rappelle qu’il est en vie. Sa souffrance la pensée, sa blessure le mouvant :

– Qui sont-ils ces benêts agités par la foudre où ruissellent les vins? Ces expatriés chagrins, fourbus d’excel tableaux qui ne tablent sur rien ?

– Ces genets d’aquarelles, ternes, qui posent en soiffards, en sans faim, aux terrasses obombrées qui crachent tous leurs matins ?

– Obnubilés sans but, noirs, du temps qui passe en biles, des certitudes en train quand je ne vis que, que pour mon lendemain.

– Les adieux suprêmes des mouchoirs de ma ville ? Où seront-ils demain? Et leurs rires et leurs femmes, dans des cartons de souvenirs;

Et cette photo;

A laquelle seule, seul, seul j’appartiens.

Ville épuisée de pixels, vois le poète assis

Qui ne quémande ni crécelles ni tocsins,

Il renaîtra un jour comme tous les malandrins,

Sur qui les yeux se posent sans qu’on tende la main.

Ôtez-vous un peu de son soleil.