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SAUVÉS PAR LE KONG – Un journal gonzoïde made in Hong Kong - SAUVÉS PAR LE KONG
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SAUVÉS PAR LE KONG – Un journal gonzoïde made in H...

SAUVÉS PAR LE KONG – Un journal gonzoïde made in Hong Kong

Sauvés par le Kong, voilà le nom du dernier né des magazines francophones de Hong Kong. Un titre qui claque pour un journal qui envoie. De l’image et de la zique autant que du mot. A chaque papier, une référence de chanson, à chaque post Facebook, un clip, pour “l’ambiance de lecture”. Sans oublier illustrations et photos de street art qui ponctuent le magazine. Du gonzo-journalisme qu’ils appellent ça, “un journalisme ultra-subjectif, écrit à la première personne du singulier ” inventé par l’Américain Bill Cardoso.

Du storytelling sans prévision météo

La plupart des papiers sont des billets d’humeur, sont des ressentis par rapport à quelque chose qu’on a vécu, que ce soit une exposition, un film ou une interview“, explique Matthieu Motte aka Sven Larsonn, le rédacteur en chef du journal gonzoïde, ancien chargé de com de la ville de Grenoble, “il n’y a vraiment pas la neutralité que la déontologie du journaliste impose. On est libre de faire du storytelling, de raconter une expérience telle qu’on l’a vécue. On s’autorise à dire vraiment ce qu’on pense de telle ou telle chose. C’est un parti pris énorme !”

Amateurs de zapping et de nouvelles fraîches passez votre chemin, vous ne trouverez point votre bonheur dans ce “blog imprimé” à 500 exemplaires pour son numéro zéro. Mensuel gratuit disponible dans les cafés ou restos ou distribués “de mano à mano“, Sauvés par le Kong ne pisse pas la copie dans l’immédiateté. “Se donner le temps correspond au style gonzoïde.“, explique Matthieu. “Comme on retranscrit des émotions, il faut les digérer. C’est pour ça par exemple qu’il y un article sur Birdman qui sort en mai alors que le film est sorti en janvier ou en février. On n’est pas dans l’immédiateté de l’information. Vous ne trouverez pas de prévision météo dans Sauvés par le Kong. Chaque papier est entre l’article de journal et la mini-nouvelle.”

“Un esprit Charlie”

Hors des sentiers battus, ce nouvel ovni dans le paysage médiatique hongkongais revendique une dérision, une liberté de ton à la française dans un territoire d’adoption. Loin du pays qu’on aime dans une ville qu’on chérit, phrase extraite de l’édito du premier numéro, pourrait d’ailleurs servir de baseline au cahier de 16 pages. “Le journal est né des attentats du 7 janvier. Il y a clairement un esprit Charlie dans Sauvés par le Kong.”, reconnait Matthieu. “Evidemment, on ne publiera jamais de caricatures de Mahomet, ce n’est pas du tout l’ambition. Mais il y a ce côté français de revendiquer une liberté d’expression, de revendiquer la parole dans une ville où la communauté française ne cesse d’augmenter.”

 

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“Délirer autour du Kong”

“Délivrer un point de vue original et drôle” sans jamais se prendre au sérieux, voilà donc le mot d’ordre de cette bande de “plumitifs” qui s’adresse à tous les Français de Hong Kong qu’ils soient de passage ou déjà bien installés. Selon le rédac chef, lui-même fraîchement débarqué, “On peut retrouver à travers le journal une nouvelle manière de s’émerveiller de Hong Kong ou de s’en étonner. Et c’est pour ça qu’on délire et qu’on décline autour du Kong avec les rubriques King Kong, le roi des Kongs, le dîner de Kongs(prochaine rubrique gastronomique du magazine) ? parce qu’on considère que c’est à nous Français de nous adapter à la ville et pas l’inverse.” Il poursuit : “Hong Kong peut-être assez violent quand on arrive : la torpeur, l’odeur de poisson séché? On se prend un bon parpaing dans la tronche quand même. Et ce décalage, on essaye de le traiter de manière humoristique.”

Florence Morin (www.lepetitjournal.com/hong-kong) mardi 19 mai 2015 


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